Un réseau collectif qui se déploie et monte en puissance
Le chauffage urbain, ou réseau de chaleur, est une solution collective moderne qui alimente en chauffage et en eau chaude des bâtiments urbains depuis des centrales centralisées jusqu’à des sous-stations dans chaque immeuble.
À l’échelle du Grand Lyon, ce système dessert déjà environ 120 000 logements répartis sur plusieurs réseaux, avec un objectif ambitieux d’atteindre 200 000 logements raccordés d’ici 2030.
Quand écologie rime avec économie
Les réseaux de chaleur urbaine de la métropole reposent largement sur des sources renouvelables et issues de récupération. À ce jour, environ 66 % de l’énergie distribuée provient de ces sources durables, avec notamment la valorisation de chaleur issue de l’incinération des déchets et l’apport de chaufferies bois‑énergie.
Le réseau Centre Métropole affiche même un taux jusqu’à 76 % d’énergies renouvelables et de récupération.Ce basculement vers une énergie plus propre permet non seulement de réduire les émissions de CO₂ (jusqu’à 50 % en moyenne pour les logements concernés), mais aussi de garantir une maîtrise des tarifs, grâce à une TVA réduite à 5,5 %.
Chantiers en cours et projets à venir
Le réseau de chaleur poursuit son extension pour couvrir de nouveaux territoires. Plusieurs secteurs sont en développement dans l’Est lyonnais — 2ᵉ, 3ᵉ, 6ᵉ, 7ᵉ, 8ᵉ arrondissements, ainsi que Villeurbanne, Vaulx‑en‑Velin, Bron, Vénissieux-Nord et Saint‑Priest.
Ce déploiement s'accompagne d’investissements conséquents — 579 millions d’euros pour le réseau Centre Métropole, avec à terme 216 km de canalisations, 1200 GWh de chaleur distribuée, 150 000 tonnes de bois‑énergie par an, et 198 000 tonnes de CO₂ évitées (l’équivalent de retirer 100 000 voitures de la circulation).
Des opérations ciblées sont également menées par d'autres délégataires : par exemple, CORIANCE pilote un nouveau réseau dans le sud-ouest lyonnais (Oullins, Saint‑Genis‑Laval, La Mulatière), qui couvrira 14 500 équivalents logements, sur 38 km de réseau, avec un taux d’EnR&R de 100 %.
Vers une obligation de raccordement et des pratiques plus responsables
Depuis le 1ᵉʳ juillet 2023, certains bâtiments situés à proximité d’un réseau de chaleur sont désormais dans l'obligation de s’y raccorder — notamment les constructions neuves, extensions ou remplacements d’équipements de chauffage existants.
Cela contribue à renforcer l’efficacité énergétique globale des quartiers concernés.
En parallèle, un projet innovant de cloacothermie (récupération de chaleur des eaux usées) est en préparation pour le futur écoquartier de la Saulaie à Oullins — une avancée prometteuse pour diversifier davantage la palette de solutions vertes.
En pratique : comment savoir si votre immeuble est éligible ?
Le site France Chaleur Urbaine, gratuit et public, permet de tester en quelques clics si votre bâtiment est raccordable au réseau de chaleur.
Le raccordement implique l'installation d'une sous-station remplaçant la chaufferie individuelle, allégeant l'entretien pour les occupants et évitant la présence de fumées, d'odeurs ou de stockage de carburant .
Conclusion : un horizon de chaleur durable pour le Grand Lyon
Le chauffage urbain dans le Grand Lyon s’affirme comme un pilier incontournable de la transition énergétique : performant, écologique et socialement acceptable. En favorisant la délégation de service public, en promouvant les énergies renouvelables et en structurant les extensions à venir, la collectivité fait de cette infrastructure un levier fort contre le réchauffement climatique.
Une chaleur partagée, pour tous — et pour longtemps.